Le retour de l'indésirable castor

Une quinzaine de frênes d'une exploitation agricole à Landrichamps ont été ciselés. Le castor est pointé du doigt. Dans le village, on n'a pas vu ces rongeurs depuis plus de 50 ans.

Une lettre en bonne et due forme a été postée mardi au préfet des Ardennes, par un exploitant agricole en colère.
« Mon terrain de 4 hectares est exploité depuis plus de 50 ans par mes parents. Nous n'avions jamais été victimes de castors », s'exclame Christian Jacquet de Landrichamps.
Pour M. Jacquet, il n'y a pas de doute : les arbres abattus (souche taillée en biseau), les écorces rongées, les restes de repas que sont les morceaux d'écorce et les copeaux, constituent la signature caractéristique du rongeur aquatique.
Jean-Marc Bertonnière, maire de Landrichamps, âgé de 60 ans, assure avoir reconnu, lui aussi, les traces du mammifère protégé.
Phénomène récent
« La présence du castor dans le village est récente. Depuis 60 ans, je n'en avais pas vu. Depuis environ un mois, j'ai remarqué les traces de l'animal en amont du côté du moulin de Felenne. Ce sont les troncs d'arbre coupés en biseau qui me font penser aux castors », dit-il.
Un retour probable considéré comme indésirable par M. Jacquet. Depuis un mois, l'exploitation agricole est régulièrement visitée. Sa propriété est plantée de peupliers de 25 ans et de jeunes frênes de 10 ans.
Une quinzaine d'arbres ont été taillés en forme de crayon. Autour des troncs sciés se trouvent des petits tas de copeaux de bois…
Un manque à gagner important
« Que compte faire l'administration face à une présence anarchique et non voulue de ces rongeurs ? Ils sont probablement venus en descendant le cours de la rivière, venant de la Belgique voisine […].
Il est regrettable que nous voyions prochainement anéanti le travail et l'investissement de 30 ans de sylviculture », écrit M. Jacquet dans sa lettre adressée au préfet. Un courrier a aussi été adressé à l'Office national des forêts et à la mairie de Landrichamps. M. Jacquet, qui vend son bois a une entreprise belge, ne souhaite pas chiffrer la perte financière. « De plus, si la présence de ces castors doit se maintenir, cela ne permettrait plus aucune plantation pour de nombreuses années. Et donc une impossibilité de rentabilité pour ces terrains alors que nous continuerions à verser les impôts fonciers », soutient le propriétaire.
Arlyne Jeannot
Les marques visibles sur les arbres laissent peu de doutes à Christian Jacquet.



22/01/2009
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