La pelouse sèche
La pelouse sèche de réserve naturelle de la Pointe de Givet regorge d’espèces rares que les spécialistes surveillent.
Un vacarme s’élève de l’herbe sèche et des fleurs des champs mauves, jaunes et blanches sur la Roche à Wagne à Chooz. On ne voit pas les étranges musiciens qui jouent en plein soleil. Cela ressemble à un concert de chant de cigales. À mesure où on s’en approche, les intensités et tempos se déclinent sous une multitude de notes différentes. « Ce sont les criquets qui produisent ce bruit par stridulation en frottant les deux pattes de derrière. Ils ne chantent pas », explique Sophie Petite, chargée de missions Ardennes du conservatoire du patrimoine naturel de Champagne-Ardenne.
Elle propose une visite de la Roche à Wagne. Objectif : expliquer comment les spécialistes gèrent la pelouse sèche de cette partie de la réserve naturelle de la Pointe de Givet. Attention, le terme scientifique de cet environnement naturel est la pelouse sèche calcicole. Calcicole vient de calcaire. Sur la Roche à Wagne, toutes les conditions sont réunies pour créer ce milieu menacé au niveau européen.
Certaines espèces sur liste rouge régionale
Oui, la pelouse sèche de la réserve de la Pointe de Givet est hautement surveillée par l’Office national des forêts et le conservatoire du patrimoine naturel de Champagne-Ardenne. Surveillée car précieuse et menacée de disparaître. Elle est mise en danger par une nature sauvage comme l’aubépine, les pins ou autres arbrisseaux qui poussent de manière anarchique.
A terme, ces arbrisseaux risquent de modifier la pelouse sèche et la transformer en milieu ombrageux. C’est pourquoi, les spécialistes qui gèrent la réserve interviennent à intervalles réguliers par le biais de lycéens ou d’associations pour débroussailler les lieux.
Sur la Roche à Wagne, le soleil tape très fort. Lorsqu’il pleut, l’eau filtre dans le calcaire. Et il y a très peu de terre sur les flancs de cette roche. Ce sont les éléments qui créent la pelouse sèche calcicole, un environnement sec propice à la prolifération d’espèces méditerranéennes.
Une multitude de plantes, d’insectes ou de fleurs y vivent. Elles se sont adaptées au milieu sec et pauvre en terre. « Beaucoup de fleurs évoluent en tapis et en rosette. Elles offrent peu d’espace au soleil pour ne pas trop transpirer et survivre dans ce milieu », explique Sophie Petit.
On y trouve du thym serpolet, une vingtaine d’espèces de criquets, une multitude de variétés d’orchidées dont certaines sont sur liste rouge régionale.
Cet hiver, les membres de l’association Val Service interviendront pour débroussailler encore une partie de la roche.
Infos pratiques
Conservatoire du patrimoine naturel de Champagne-Ardenne. Antenne des Ardennes à Boult-aux-Bois. Tél. : 03.24.30.03.20. Gratuit. www.cpnca.org/nos_rdv_nature/