gestion de la forêt ardennaise

Les agents de l'ONF inquiets pour leur avenir… et la forêt

Des agents et techniciens de l'ONF (Office national des forêts) se sont invités lundi matin à une réunion de direction qui se tenait au siège de l'Office, rue Dhôtel à Charleville, pour exprimer leur désarroi et questionner leur responsable départemental.
Déjà, jeudi dernier, 60 % des 70 agents des Ardennes étaient en grève et avaient participé à une manifestation nationale à Paris.
« Nous ne pouvons que dénoncer le désengagement de l'Etat vis-à-vis de la forêt », expliquait lundi Jean Wiart, au nom du syndicat Snupfen Solidaires, majoritaire dans la région. « Clairement, le gouvernement demande désormais à l'ONF de s'autofinancer en vendant du bois. Ainsi, en 2008, l'Etat qui verse 25 % du budget (soit 125 M€) en récupère une moitié pour les charges sociales et une autre moitié sous forme de dividendes sur les ventes de bois. Disons simplement que nous sommes désormais amenés à surexploiter la forêt au nom d'objectifs comptables sans nous préoccuper des ressources et de leur pérennité… Est-ce cela, la politique du Grenelle de l'environnement ? »
Les agents et techniciens qui avouent craindre à terme la privatisation d'une partie de leurs activités (des sociétés comme Veolia sont dit-on intéressées) constatent par ailleurs que les projets de réorganisation vont dans le même sens : « Exploiter la ressource, c'est-à-dire vendre du bois, faire du chiffre d'affaires, voilà désormais ce qui importe ; quid de nos autres missions, de la variété des essences, de la réservation de la faune ? On va bientôt faire comme dans certains pays, planter des résineux à croissance rapide, les vendre quand les scieries en donnent le maximum. Point final. »
Une politique qui selon les syndicats non seulement va engendrer… des coupes sombres dans nos forêts (« l'équivalent d'une tempête de 1999 tous les deux ans »), occasionner des dommages environnementaux, mais aussi conduire à une dégradation des conditions de travail : « En 1985, un agent avait en charge 800 hectares ; en 2008 on en est à 1.300 hectares. Demain, ce sera 5.000… »
En terme d'emploi, enfin, Jean Wiart redoute le non-remplacement des départs à la retraite.
Ph. M.

extrait du quotidien l'union-l'ardennais



04/10/2008
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